La calebasse du boss ou l’obésité abdominale masculine : signe d’aisance ou alerte de santé ?

Article : La calebasse du boss ou l’obésité abdominale masculine : signe d’aisance ou alerte de santé ?
Crédit:
9 avril 2019

La calebasse du boss ou l’obésité abdominale masculine : signe d’aisance ou alerte de santé ?

Bien souvent, l’embonpoint masculin fait apparaître une bien curieuse forme à l’abdomen. En Côte d’Ivoire, on l’appelle « la calebasse du boss ». Mais contrairement aux idées reçues dans le pays, avoir la calebasse ou être obèse n’est pas toujours d’un bon présage.

Le boss et la calebasse

En Côte d’Ivoire, l’emploi du terme « boss » est monnaie courante. Du débrouillard des villages ou des villes au haut cadre de l’administration, tous aiment à adopter ce terme. La raison est simple. Dans le pays, on lui accorde une compréhension bien particulière.

Dans le milieu professionnel, bien entendu, le terme « boss(e) » désigne le/la chef(fe) ou le/la supérieur(e) hiérarchique. Cependant, dans le langage usuel ivoirien, on appelle « boss », l’individu mâle supposé appartenir à la classe moyenne émergente.

En clair, quand on t’appelle « boss » en Côte d’Ivoire, c’est que tu sembles avoir dépassé le stade de l’extrême galère. Tu sembles satisfaire tes besoins primaires. Tu t’habilles mieux, tu te loge mieux et tu manges mieux. En fait, cela signifie que tu travailles, tu gagnes de l’argent et que tu peux résoudre bien des problèmes de la grande famille et de tes amis.

Et pour le citoyen lambda, le signe apparent et évident du changement de statut social, ce sont les rondeurs qu’affiche le boss. Il a les joues bien arrondies et luisantes au soleil. Surtout, à la place du ventre, comme avec fierté, le boss arbore une belle et grosse calebasse qu’il apprécie caresser.

La calebasse, en Afrique de l’Ouest, c’est un fruit épais vidé et séché qui sert de récipient ou même d’instrument de musique. Elle a la forme concave ou ovale. La calebasse permet de caricaturer le ventre bedonnant du boss.

Une calebasse à problèmes…

Parce qu’un individu affiche des joues et un ventre joyeux, on le range dans la classe sociale des gens aisés. Et ainsi, autour de cette personne, la société construit un château de sable.

Pourvu qu’il porte des vêtements propres et soignés, on accordera au boss respect et considération. Ceci, pour le transformer en une vache à lait. Presque à chaque fois qu’il sera appelé « boss », il devra sortir les feuilles de banque pour maintenir le statut social (réel ou apparent) qu’on lui prête. Alors qu’en clair, « la calebasse du boss » peut être le signe évident d’un malaise de santé chez l’homme : l’obésité.

L’obésité, on le sait tous, est la prise d’un surplus de poids dû à une surabondance de graisses corporelles. Alors que chez les femmes, la graisse est de répartition gynoïde (hanches, cuisses essentiellement), chez l’homme l’embonpoint se manifeste autrement. La prise de graisse s’accumule le plus souvent au niveau de l’abdomen. Ainsi, apparaît et se développe la calebasse du boss. Et, avec la prolifération des fast-foods, en Côte d’Ivoire comme ailleurs, il est a craindre une augmentation exponentielle d’obèses.

Aux dires des spécialistes de la santé, un ventre bedonnant augmenterait le risque de maladies cardio-vasculaires et de diabète de type 2. Car pour eux, la répartition des kilos définit le risque cardiovasculaire. Une obésité abdominale multiplierait par deux le risque d’avoir une maladie cardiaque dans les dix ans. Selon de nombreuses études, l’élévation du tour de taille augmente le risque d’infarctus du myocarde.

En fin de compte, la fameuse calebasse du boss n’est pas tant que ça le signe d’une aisance sociale. Elle témoigne généralement de mauvaises habitudes alimentaires et d’une hygiène de vie négligée. Des moyens de lutte contre l’obésité abdominale existent. Il suffit juste de les connaître et de se les approprier.

Brisons la calebasse !

Casser la fameuse calebasse du boss n’est pas une mince affaire. Car perdre a toujours quelque chose de particulièrement difficile. Mais avant d’en arriver à sueur et sang, lutter contre l’obésité abdominale doit provenir d’un déclic psychologique. Dans le contexte ivoirien, il faut d’abord se rendre compte qu’un ventre bedonnant n’est pas le symbole d’une bénédiction matérielle. Ensuite, il faut savoir que l’enjeu n’est pas réellement esthétique. C’est une question de santé.

Cela étant acquis, suivant les conseils des spécialistes de la santé, il faut pratiquer une activité physique régulière. À cela, il faut bien se nourrir, sans trop se nourrir. C’est-à-dire avoir une alimentation adaptée, ajouter à ses deux repas des fruits et des légumes. Tout ceci observé sans excès, car on le sait maintenant fort bien que tout excès nuit.

Ces conseils suivis, vous pourrez dire : au revoir la calebasse du boss et bienvenues les tablettes de chocolat !

Bonus pour vous, de courtes vidéos super instructives…

Pourquoi y’a-t-il de plus en plus de gens obèses dans le monde ? 

Comment lutter et prévenir l’obésité ?

Partagez

Commentaires

Nelson
Répondre

Je me retrouve dans ce billet. En effet, chez moi en Haiti, la calebasse du boss n'est pas signe du changement de statut social. Certains sont conscients, que l'obésité masculine est réelle, mais ils ont toujours du mal à prendre le temps pour s'en occuper.

Ruben BONI
Répondre

Merci Nelson pour ta contribution. La prise de poids n'est mal en soit. Mais quand cela présente des risques de santé, il faut s'en occuper comme tu le dis.

Kafui
Répondre

Dans mon pays le TOGO c'est la même chose . Cette calebasse du boss est un indicateur d'aisance .
On ne regarde plus la santé de la personne en question .
La santé avant toute chose .

Ruben BONI
Répondre

Merci pour le partage.