Ruben BONI

Côte d’Ivoire : étudiants à l’école oui, dans les geôles non !

Le lundi 18 septembre 2017, la Fédération estudiantine de Côte d’Ivoire (Fesci) organisait une marche de protestation. Objectif, demander la suppression des frais annexes d’inscriptions dans les Lycées et Collèges,  l’instauration des sessions de remplacement aux examens à Grand Tirage et l’instauration de la Bourse scolaire. A l’issue de cette manifestation réprimée, certains étudiants ont été arrêtés par la Police.

Qu’ont-ils fait ces pauvres étudiants…

Ils sont jeunes. Leur affront, c’est d’être le fier trésor de ce pays. Leur tort majeur, c’est de refuser de prendre des Kalachnikovs, des RPG 7, des machettes, des couteaux pour taillader et brûler le pays au nom d’une frustration fût-elle légitime. Le crime sans doute commis, c’est de réclamer un droit constitutionnel. Celui d’aller à l’école.

Dans ce pays d’inversion des valeurs morales, des normes de justice et d’équité, où l’enfant en conflit avec la loi ( enfant dit  » microbe  » ) est chouchouté et bénéficie des avantages des programmes de rééducation et de réinsertion aux frais du contribuable (ce qui est louable), les tout-petits gens à la grande gueule sont pris pour des terroristes. On leur reproche de l’ouvrir un peu grande pour réclamer leur droit à bénéficier, eux aussi, de l’assistance de leur chère patrie.

Non satisfait de leurs nombreuses années sacrifiées au démon de la guerre, on leur impose des frais de scolarité démentiels et des cotisations absurdes – un peu comme les fameux impôts de capitation. Et on éduque nos écoliers au racket et à la corruption institutionnalisée. Pour avoir dit  » NON « , on les traite comme des damnés de la République.

On a substitué le bon  » garba  » du fier étudiant au tristement célèbre  » gbinzin « . Socrate, le « doseur » amoureux de philosophie, n’est plus le voisin de chambre. Désormais,  » Jagger la terreur « , criminel multirécidiviste, leur chante des berceuses en frappant son poing contre le mur.

Pour avoir simplement dénoncé les frais excessifs appliqués lors des inscriptions dans les écoles ivoiriennes, on prive leurs pauvres papas et mamans de sommeil. Tout ceci, parce qu’ils ont eu le malheur de croire en le pouvoir de l’éducation.

Quarante (40) étudiants à la maison d’arrêt…

Alors que j’essaye de terminer mon travail, quarante (40) noms m’empêchent de me concentrer. J’entends en boucle les noms de nos camarades détenus à la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan (MACA) :

1-Gbayere tagro /Science économique et gestion
2-Ahou n’kayo samuel/communication
3-Kouakou alpha michel/biochimie
4-Adieme samuel/Math Info
5-Anokoi maxime/Physique Chimie
6-Yao Konan Zacharie/Medcine
7-Dje n’guessan joel/Physique Chimie
8-Kouakou parfait/Medcine
9-Morokan kader/Medecine
10-Wahoro romaric/droit
11-Yeo kafana/Philo
12-Tchan bi gore oscar/Bioscience
13-ahui eric martial/Droit
14-Digbayou ogou Franck/crimino
15-Kouassi Konan penuel/bioscience
16-Tayet koudou/droit
17-Coulibaly cheick/Science économique et gestion
18-Kesse emilio/Jardinier (pris pour un étudiant lors des événements)
19-Kra kouakou/Droit
20-Boraud n’kesse Élisée/Droit
21-Gadje ange stephy/droit
22-N’dri khono Stéphane /Physique
23-Kouassi dane Michael / Droit
24-Koffi Koffi Emmanuel /Bioscience
25-Bassole Étienne / élève
26-Ore julien /Bioscience
27-kodjo kablan/Science économique et gestion
28-Essoh serge/Droit
29-Assi Yves Cedric/droit
30-Aba yaw meledje joseph /Droit
31-Kla kouassi cesar/Medecine
32-Ouattara mohamed/Medecine
33-Doua ange cedric/medecine
34-Attobra Austin /Mpt
35-Mian yakre b. /Droit
36-Dibe Aristide max/Loko
37-Adro jean olivier /Strm

Et les noms de trois (03) de nos élégantes camarades.

38-GONKANOU NANOU VIRGINIE
39-KOUAME AFFOUE DENATURE
40-SEKA APO CATHERINE

A cause de Dieu, libérez-les…

En fin de compte, je me demande si ça vaut la peine de travailler, de croire encore en le pouvoir de l’éducation. Alors que je me pose cette question, je me souviens que sans l’école, je n’aurais pas pu grappiller ce simple texte pour exprimer ma frustration.

Ainsi, je me rends compte que « l’éducation, est l’arme des forts » et «la brutalité, l’arme des faibles».

Les tontons et tanties, SVP libérez nos ami(e)s. Ils veulent eux aussi rentrer chez eux, à la maison, et apporter leur matière grise à l’audacieuse ambition d’émergence d’ici 2020.
#CivEdu #Liberté40 #étudiants #Maca Amnesty International Côte d’Ivoire


Les Boni de Guyane, parents des Akan de Côte d’Ivoire

Un même nom de famille peut être utilisé dans plusieurs autres contrées du monde. Cela peut-être juste le fruit du hasard ou vraisemblablement cacher une vérité historique. Dans le cas du nom « BONI », la réalité dépasse le cadre fantasmagorique. Il révèle des liens oubliés entre deux nations.

« Tu viens de la Guyane !? », « Boni, c’est guyanais non !? », m’interrogeait une jeune et belle française lors d’une activité. Sur le coup, je n’avais pas saisi le sens des questions. Je me suis contenté de sourire un peu bêtement et de répondre « ça se remarque vraiment !? ». Apparemment, ça avait suffi à lui arracher un sourire en retour et faire plus ample connaissance.

La même soirée, donc, intrigué, j’ai décidé de faire des recherches sur le patronyme que je porte fièrement. J’ai ouvert la boite magique et interrogé Google, YouTube, et même Facebook pour qu’ils me disent tout de « BONI ». Trois heures après avoir remonté le fil du temps, c’est une histoire révoltante, passionnante et surtout humaine que je découvrais.

La fuite des Boni, de la captivité à la révolte pour la liberté…

Tout commence au XVIIème siècle avec une reine et sa nièce en fuite : Abla Pokou* et Akwa Boni. Akwa Boni, femme autant aimée et respectée que la reine, donna, semble-t-il, son nom à une caste de guerriers redoutables. On les appelait les « élobouwè » ce qui signifie littéralement « ceux qui ouvrent le chemin ». Hommes de corpulence quasi parfaite, cette caste payera un lourd tribut lors de la période de la traite négrière. Plusieurs seront emmenés en captivité au-delà des mers pour travailler dans les plantations de café, de cacao, de canne à sucre et de coton. C’est la Guyane et le Suriname en Amérique du Sud, pour l’essentiel, qui vont les accueillir.

Soumis aux conditions exécrables de l’esclavage que l’on connaît, un homme en particulier, aspirant à la justice, à la liberté et fier de ses origines africaines, n’aura d’autre choix que de s’insurger contre cette pratique honteuse. Boni Okilifou, succédant à un certain Asi Sylvester, avec de nombreux autres esclaves, fuient les plantations pour former des communautés d’insoumis dans la forêt Amazonienne. Ils attaquent les propriétés de leurs anciens maîtres les Néerlandais pour libérer des esclaves et récupérer des armes. On les appellera les « nègres marrons ».

Après cet épisode, une guerre d’autonomie va opposer la communauté des Bonis à la puissance néerlandaise, puis à d’autres communautés noires ayant signé des accords de paix avec la puissance négrière. C’est une guerre d’environ un siècle qui va s’achever en 1860 avec la conférence d’Albina. Là, est alors officiellement reconnue l’indépendance de la communauté des Bonis. Ils se voient attribuer des régions en Guyane et au Suriname actuels, aujourd’hui territoires français.

La liberté et le droit de revendiquer son passé…

Les Bonis, aussi appelés les « Alukus », vivent en parfaite harmonie et dans l’esprit des rites traditionnels africains. On peut facilement discerner chez eux les similitudes avec le groupe Akan de Côte d’Ivoire. Leur patois, leurs danses, leurs noms et prénoms, leurs fêtes, le mode de transmission du savoir et même du pouvoir, etc., témoignent assez de leur résistance et de leur fierté à être des enfants de l’Afrique. De nos jours, dans l’outre-mer, être un Boni est une immense fierté. C’est réclamer son afro descendance.

Voici un documentaire réalisé par Serge Bilé, qui a reçu le prix Karl Levesque en 1995.

A la fin de mes recherches ce soir-là, après avoir comparé le niveau de développement de la Guyane et du Suriname à celui de la Côte d’Ivoire, le seul sentiment de fierté qui m’est resté était de savoir qu’il s’est trouvé des frères suffisamment fiers de leur africanité pour réclamer leur autonomie et dire non à toute forme de domination.

J’ai une fraction de seconde pensé à leur retour en Afrique, mais la réalité ivoirienne et l’exemple du Liberia m’a très vite fait abandonner cette idée. Voilà donc l’autre histoire des Boni d’ici et des Boni d’ailleurs. Une histoire que j’aurais fort aimé entendre lors de mes visites au Musée des Civilisations de Côte d’Ivoire.

Car, comme dit Christine de Suède : « La science de ton passé est ton passeport pour l’avenir. ». Et comme le dit tout aussi bien Winston Churchill : « Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre ».

Dans un tel contexte, connaître son passé est plus que simplement important : c’est un droit. Je dirais même que c’est un droit de l’homme fondamental.

……………………

*Abla Pokou (ou Aura Poku, ou Abra Pokou) est une reine africaine qui, vers 1770, mena le peuple baoulé du Ghana vers la Côte d’Ivoire. La légende raconte qu’elle aurait sacrifié son fils unique pour traverser une rivière. Source : Wikipedia

Voici un lien qui vous donnera plus de détails sur l’histoire des Boni de Guyane et du Surinam. Cliquez sur ceci: https://www.persee.fr/doc/outre_0300-9513_1960_num_47_166_1316


L’avortement, parlons-en !

Julie avait 17 ans, elle était belle et d’un teint naturel cacao brillant. Elle était très intelligente. On l’appréciait tous. On était tous un peu amoureux d’elle. Mais, à l’approche des examens du BAC, sans vraiment faire exprès, tous, on avait remarqué que ses rondeurs s’affirmaient davantage. Boursouflures, arrière-train, et même les abdos semblaient dorénavant dessiner une élégante calebasse. Depuis lors, elle semblait toujours malade et fatiguée. Elle était constamment entourée de ses amies qui semblaient toujours faire des messes basses. Après cet épisode, Julie avait semble t il eu un repos maladie d’un mois. Un jour, à une semaine des examens officiels, l’éducatrice de niveau nous apprenait que Julie avait cassé sa pipe. Julie, dans la quasi-ignorance de ses parents, avait ingurgité plusieurs litres de Coca et des médicaments. Elle voulait l’avortement.

L’avortement, l’ultime recours…

L’avortement, on connaît tous. Ou du moins, on en a tous entendu parler. C’est cette pratique qui consiste à interrompre délibérément une grossesse. D’après mes recherches, je dirai qu’une importante majorité d’Africains sont publiquement et ouvertement contre l’avortement. Cependant, à bien regarder de plus près, on se rend compte que l’avortement est toléré voire même admis. En Afrique, l’avortement semble ne pas être revendiqué comme un droit (celui de disposer de son corps). Il semble être l’ultime recours à une contrainte sociale, économique, culturelle, et même politique.

Ce n’est plus un secret pour personne. Plusieurs jeunes filles, même élèves et étudiantes, ont recours à la pratique de l’avortement pour de multiples raisons. Elles le font par crainte d’interrompre leurs études, d’être stigmatisée, par manque de moyens financiers, etc. Ceci même au péril de leur santé et de leur vie. Car, les techniques au noir pour le faire font froid dans le dos. On connaît tous, au moins un à deux cas dans notre entourage et qui parfois ont très mal tournés.

Alors, dans le cas de la Côte d’Ivoire, pour préserver la santé et les vies humaines, serait-il judicieux pour le gouvernement de lever officiellement l’interdiction et encadrer la pratique de l’avortement ?

La toile de fond, le problème de l’éducation à la sexualité…

Au-delà même de la question de l’avortement, un autre problème se dissimule. Celui de l’éducation à la sexualité. Dans les mosquées et les églises, la question semble tranchée à ma connaissance : l’abstinence jusqu’au mariage. L’éducation à la sexualité se fait à l’endroit des futurs époux. Mais dans la société ivoirienne en général de plus en plus décomplexée, l’éducation à la sexualité est-elle faite ? Qui des parents, des éducateurs scolaires, des éducateurs sociaux doit faire ce travail d’éducation ? Qui doit donc être jugé responsable des grossesses précoces et avortements, le garçon, la fille, les parents ou l’Etat ?

Quoiqu’il en soit, ce sont des questions auxquelles tous nous devons répondre. Pour rappel, pour la seule année scolaire dernière en Côte d’Ivoire, environ 4 500 cas de grossesses en milieu scolaire avaient été officiellement recensés. Dieu seul sait combien ont fini dans des latrines et dans les bacs à ordures.

Quelques propositions…

C’est pourquoi, l’éducation à la sexualité doit d’abord être une affaire des parents. Dans leur rôle premier d’éducateur, ceux-ci doivent discuter sans sans subterfuges et sans faux-fuyants de la question avec leurs adolescents afin de mieux les préparer à entrer dans la vie d’adulte responsable.

Ensuite, nous, ami(e)s, camarades d’école, voisins de quartier, personnel éducatif, bref en tant que membres de la communauté, nous devons tous comprendre et être capable de faire comprendre qu’une grossesse n’est pas une fatalité. Il faut donc éviter la stigmatisation immédiate et penser au bien-être de la personne présente et de la personne à venir.

Enfin, espérons aussi que le gouvernement ivoirien prenne les mesures nécessaires pour endiguer ce fléau qui nuit gravement à l’éducation de la jeune fille et freine la marche supposée de ce pays vers l’émergence.

En définitive, ce n’est pas aux étudiants et élèves qui manifestent contre les coûts élevés d’inscription académique qu’il faut opposer une « ruposte sauvage ». Bien au contraire, c’est au problème des grossesses précoces et à sa célèbre conséquence l’avortement qu’il faut opposer des mesures efficaces et réalistes.


Côte d’Ivoire: La misère de l’étudiant

Pauvre étudiant !

On te vole des années

On te gaze

On te frappe

On t’emprisonne

On te viole des fois même

Et pire encore…

 

Malgré tout, tu obtiens ton diplôme

Et on te dit : « tu as fait quelle bonne étude même…!? »

Et on te dit encore: « mais s’il n’y a pas de travail, créé ton entreprise. En Europe, c’est ce que tous les jeunes de ton âge font ! »

Et on te refuse tout financement parce qu’étudiant

Et on soumet ta modeste entreprise au langage du « mouiller la barbe », du « faire mon guè », du « faut parler français », du « mon petit, voilà ton viééé ! ». Bref au racket quoi !

Pendant ce temps, l’analphabète est fonctionnaire d’État

Son mérite, la seule force d’une Kalachnikov et des amulettes

Quelques Bang-Bang en l’air, et il est millionnaire

Pour quelques chanceux, le salut se trouve dans le « bon » patronyme

 

Quand tu parles, on dit « c’est toi qui sais faire politique quoi !? »

Quand tu écris, on dit « c’est toi qui comprends français quoi !? »

Quand tu écoutes, on dit « c’est toi qui sais ce qui est bon quoi !? »

Quand tu chantes, on dit « c’est toi qui sais te jouer les Norbert Zongo quoi !? »

Quand tu marches, on dit « c’est toi qui sais comment on occupe les rues quoi »

Quand tu pleures, on dit « tes larmes seules ne vont pas payer ta scolarité »

 

Je comprends pourquoi faire tomber sa carte d’étudiant te vaut un juron bien huilé et des sourires narquois

Je comprends pourquoi les petits frères préfèrent les vêtements de camouflage en lieu et place de la sape de l’intello

Je comprends pourquoi le  »brouteur » (l’arnaqueur) est adulé tandis que le docteur est ignoré

Je comprends pourquoi on te donne du presque « gbinzin » (nourriture de mauvaise qualité) à bouffer

 

Bon de toute manière, ils sont déjà au courant de ta mise en garde

« Quand ça commence, on dit étudiant aime trop palabres ! »

Eh étudiant, yako !!!!!!!!!

Tu es déjà né, bats-toi pour t’en sortir !


Le Franc CFA : une question de fond, et non une question de forme !

Le 19 août 2017, le non moins controversé Kémi Séba déclenchait la furie de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). La raison,  lors d’une manifestation contre la «Françafrique», l’activiste brûlait un billet de 5 000 francs CFA (7,6 euros).

Ma réaction sur le sujet…

A ce propos, on m’a demandé si l’acte de #KemiSeba qui a consisté à brûler un billet de 5000 francs CFA était bien illégal. J’ai répondu en bon ivoirien par une autre question. Était-il normal ou du moins légal pour Rosa Parks de s’asseoir dans l’un des quatre premiers sièges réservés aux blancs du bus de James Blake ?

L’action de cette jeune dame de 42 ans permis par la suite de faire connaitre un certain Martin Luther King Jr. Le fameux pasteur qui a popularisé les théories de la non-violence et de la désobéissance civile.

En claire, et pour ne pas répondre précisément à la question posée, je dirais que oui. En effet, c’est bien dangereux d’inciter volontairement ou tacitement à la détérioration de la monnaie fût-elle la propriété du porteur ou de l’institution émettrice. Cependant, il semble que toutes avancées significatives en matière de droits de l’homme, d’autodétermination, d’indépendance, recèlent en soi une forme d’illégalité (dans le sens noble du terme).

Pour ma part, il ne s’agit pas de singer le geste de l’activiste panafricain. Geste qui, il faut le dire, pourrait priver trois vaillantes familles d’un bon repas. Il s’agit simplement de s’éveiller, d’éveiller les consciences, de débattre arguments pour arguments de la question du francs CFA. Cela, pour qu’émerge enfin une Afrique ouverte,  libre  et surtout responsable ses choix.

Enfin, je me sens obligé de conclure mon propos par un proverbe, un peu comme Rémy N’Gono de l’émission Radio Foot Internationale – RFI.

« Quand le sage désigne la Lune, le naïf regarde le doigt. ». Auteur inconnu.

Signalons que, tout d’abord en détention préventive, le Français Kémi Séba sera relaxé par le tribunal de Dakar puis rapatrié en France.