Coronavirus en Côte d’Ivoire : Plaidoyer en faveur du système de santé
Le 10 mars 2020, le ministère ivoirien de la Santé enregistrait un premier malade porteur du coronavirus (Covid-19). Depuis, chaque jour, de nouveaux malades sont enregistrés. Dans l’urgence, des mesures gouvernementales sont prises. Mais, absurdement, les structures sanitaires et leur personnel semblent être les grands oubliés de ces mesures. Et pourtant, les agents de santé sont le dernier rempart contre la désastreuse pandémie.
25 mars 2020, en Italie, la maison de haute couture Giorgio Armani faisait une belle annonce. Elle annonçait dédier ses usines de production à la fabrication de combinaisons médicales à usage unique. Ces combinaisons serviront à protéger le personnel médical en contact quotidien et direct avec le Covid-19. Rapporte l’Agence France-Presse sur son compte Twitter.
Sauvons des vies, équipons les centres médicaux !
Devant une telle information, difficile de ne pas penser à la situation des agents de santé de son pays. En effet, malgré les réformes engagées, le système de santé est encore à la peine en Côte d’Ivoire. Un rapide tour dans les centres hospitaliers universitaires (CHU) permet de faire un amer constat. Les agents de santé ne disposent pas des équipements de protection nécessaire pour faire face à la pandémie du coronavirus.
Et pourtant, les chiffres concernant le nombre de personnes atteintes par le COVID-19 ne cessent de grimper. Chaque jour, c’est en moyenne une dizaine de cas qui se font enregistrer. Ainsi, inévitablement, les malades afflueront en masse dans les centres de santé de proximité déjà surchargés.
Les hôpitaux ivoiriens, il faut le noter, souffrent de l’insuffisance et de la vétusté de ses équipements sanitaires. Le personnel soignant est lui aussi largement insuffisant. En 2017, Jeune Afrique rapportait que la Côte d’Ivoire affichait un médiocre ratio d’un médecin pour près de 6 000 habitants. Aussi, la même année, il a été révélé que 20 % des patients admis aux urgences du CHU de Cocody y décèdent.
Difficile alors de s’imaginer aujourd’hui que la situation ait changé. Pire, elle s’est sûrement aggravée suite à la fermeture pour travaux d’un des trois CHU d’Abidjan. Il faut donc rapidement augmenter ou acquérir du matériel important pour l’assistance des malades du coronavirus. Une partie du budget de 95 milliards 880 millions annoncé par Alassane Ouattara devrait servir à cela.
Stoppons le coronavirus, offrons des combinaisons médicales !
Le coronavirus est une maladie contagieuse. L’agent de santé, non équipés de tenues de protection adaptées, est exposé à une contamination par le patient malade. Auscultant plusieurs dizaines d’usagers de la santé par jour, l’agent de santé infecté est un formidable vecteur de la maladie.
Pour ceux qui ne le savent pas, le lavage des mains a d’ailleurs été institué comme un principe médical en raison d’un constat. Les médecins, personnes censées sauver des vies, étaient des vecteurs de morts. Par ignorance, ils ne se lavaient pas les mains après avoir examiné des malades. Ainsi, involontairement, ils répandaient des germes mortels à d’autres patients. Le lavage des mains est aujourd’hui démocratisé.
Devant le péril imminent dû au Covid-19, la mise à contribution des sociétés du plastique devrait être une option. L’État pourrait ainsi négocier et obtenir de certaines entreprises privées la confection de combinaisons adaptées aux besoins des agents de santé. Car, l’achat et la livraison de combinaisons médicales pourraient prendre plusieurs semaines ou ne jamais arriver. En témoigne l’affaire de la confiscation de milliers de masques envoyés à l’Italie par la Chine. Et aussi, pourquoi pas associer les stylistes et les nombreux couturiers de renommée continentale ou même de quartier que nous avons. Ce sont des choses tout à fait possible, à mon sens.
Plaidoyer pour sauver des milliers de vies…
Les agents de santé sont quelque part la dernière ligne de défense humaine contre cette pandémie du coronavirus. Ils ont juré de sauver des vies humaines. Dans le contexte ivoirien, on n’ose pas pas imaginer le scénario d’une infection du personnel de santé par manque d’équipement de protection adapté. Dans un tel cas de figure, ne serait-il pas légitime pour eux de décider de fermer les centres de santé pour refuser de répandre la mort ? Dilemme. Quel que soit le cas envisagé, les conséquences seraient désastreuses.
Alors, tous, en Côte d’Ivoire ou ailleurs, nous avons donc intérêt à faire le plaidoyer pour de meilleurs conditions de travail des agents de la santé. Avec l’aide de Dieu, ensemble nous y arriverons ! Agissons et interpellons pour sauver des vies !
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