Migration clandestine de jeunes africains

Article : Migration clandestine de jeunes africains
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17 janvier 2020

Migration clandestine de jeunes africains

Les voyages éducatifs hors du continent, une solution

Aujourd’hui, en 2020, la question de la migration reste l’un des défis majeurs au niveau mondial. Les initiatives pour résorber cette crise migratoire sont nombreuses. Cependant, il faut reconnaître que la plupart des initiatives menées tendent à dissuader de migrer. Face au repli et à la logique sécuritaire qui gouverne souvent les questions migratoires, de nouvelles propositions doivent être envisagées. Elles devront favoriser des flux migratoires sûrs, ordonnés et réguliers. C’est tout le sens de l’adoption, par l’Assemblée générale des Nations Unies, du Pacte mondial sur les migrations.

Notre proposition pour une migration sûre, ordonnée et régulière de jeunes Africains part d’une tragique histoire. Celle d’un adolescent ivoirien disparu à Abidjan et retrouvé dans le train d’atterrissage d’un avion en France. Retour sur cette affaire que avons recoupé en nous basant sur la version officielle fournie par les autorités ivoiriennes.

Voir la tour Eiffel avant de mourir…

Laurent Barthélémy Ani Guibahi ambitionne de devenir scientifique. Il a soif d’aventures et de découvertes. Barthélémy rêve constamment d’Espagne, de Portugal, d’Allemagne et de France. Il veux voir la tour Eiffel.

Pour donner vie à ses rêves, Barthélémy, semble-t-il, conçoit un plan à la Michael Scofield. Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, il envisage de ridiculiser le système de sécurité de l’aéroport international Félix Houphouët Boigny d’Abidjan.

Certainement, il prépare son coup en longeant le site où il repère des failles de sécurité. Entre autres, il note sûrement une clôture endommagée, les horaires de vigilance relâchée des soldats, le timing d’atterrissage et de décollage des aéronefs…

Le moment venu, Barthélémy, dit-on, camouflé comme par magie, arrive sur le tarmac de l’aéroport. Et là, il se hisse incognito dans le train d’atterrissage d’un avion à destination de Paris.

L’avion amorce son décollage. Mais malheur assuré, l’infortuné n’a aucune chance d’arriver saint et sauf. La pression atmosphérique et le bas niveau de température condamnent notre futur scientifique aux yeux pleins d’étoiles. La suite, on la connaîtra par le biais des médias. Le corps congelé de l’enfant est ainsi retrouvé à 7 263 Km à Paris, loin de chez lui.

Barthélémy était un jeune collégien de 14 ans. Son rêve était de voir la tour Eiffel. Il ne la verra plus que depuis l’au-delà. Quel drame !

Reportage de France 24

Encourager la migration régulière par des programmes scolaires de voyages de découverte

Cet épisode hallucinant pose de multiples questions. Bien sûr, il se pose les questions de sécurité des aéroports, puis celles de la gouvernance des Etats africains comme celui de Côte d’Ivoire. Mais concentrons nous surtout sur la question de la migration – celle en direction des pays du nord.

En Afrique comme ailleurs, les très jeunes rêvent de découvrir le monde que l’on dit être un village planétaire. Ils désirent avoir une chance de voyager quelque peu égale à celle dont peuvent bénéficient plusieurs de leurs ami.e.s des pays du nord.

C’est pourquoi, en terme de proposition, il faut penser offrir, aux plus jeunes notamment, des possibilités de migration régulière pour assouvir ce besoin naturel de curiosité. Se faisant, qu’il soit mis en place des projets sociaux de voyage et de découverte culturelle de courte durée vers l’Europe pour les jeunes élèves des lycées et collèges. Ces projets pourraient être entièrement soutenus par les nombreuses organisations et représentations diplomatiques qui travaillent sur le sujet de la migration.

Cette proposition n’est certainement pas nouvelle. Mais l’idée est surtout de renforcer la communication positive autour de la question de la migration. Car on le constate tous, faire peur par de terribles images ne décourage pas forcément les ambitions de la migration clandestine. Il faut donc miser sur des stratégies positives pour une migration sûre, ordonnée et régulière.

Je souhaite vivement qu’un tel projet soit réalisé dans l’établissement d’origine de Laurent Barthélémy Ani Guibahi. Cela afin de se remémorer les raisons à l’origine d’un tel projet, et faire connaître les voies pour migrer de manière sûre. Car, il faut le répéter encore une fois, migrer est un droit.

S’engager pour une migration sûre, ordonnée et régulière.

À lire aussi : La migration clandestine, une autre traite négrière, vue par le cinéma.

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Commentaires

Sékou Martial bangoura
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Bonjour, je m'appelle Sékou Martial Bangoura et je vis en Guinée Conakry. Juste dire tout simplement que nos dirigeants sont responsables. Ils avaient la responsabilité d'assurer l'avenir de tous ces jeunes qui sont morts dans la Méditerranée. L'histoire retiendra que ces chefs-là ont tué leurs jeunesses.