Ruben BONI

Un concours Génies en Herbe pour promouvoir la lutter contre l’impunité

Le vendredi 20 juillet 2018, a eu lieu à Abidjan la finale du concours génies en herbe sur la justice internationale et les Droits de l’Homme dénommé Open Rights. Il s’agit d’un projet du Centre d’Education pour une Société Durable (Centre ESD) soutenu par la fondation Open Society Initiative for West Africa (OSIWA) et son partenaire la Représentation de la Cour Pénale Internationale (CPI) à Abidjan. L’objectif affiché du projet était de développer chez les étudiants la culture du Droit pour une promotion durable de la lutte contre l’impunité.

Le concours Génies en Herbe pour sensibiliser les jeunes

Au cours du siècle dernier, ont été commis des crimes qui comptent parmi les pires atrocités de toute l’histoire de l’humanité. La majeure partie de ces crimes est malheureusement restée impunie. Pour prévenir et réprimer de tels actes à l’avenir, plusieurs Etats du monde se sont réunis et ont décidé de la mise sur pied d’une Cour pénale internationale permanente et indépendante. Sa vocation, juger les personnes accusées de génocide, de crime contre l’humanité, de crime d’agression et de crime de guerre.

Pour mieux faire connaître cette dernière institution, ses missions et les raisons objectives de sa présence en Côte d’Ivoire aux jeunes étudiants, le Centre ESD et ses partenaires ont tenu à organiser le concours dénommé Génies en Herbe. Il s’agit en fait d’un jeu de questions-réponses sur les thématiques liées au Droit International Humanitaire, aux Droits de l’Homme et à la Cour Pénale Internationale. Une journée de formation sur ces thématiques a été préalablement organisée en vue de renforcer les capacités des équipes participantes.

14 équipes composées chacune de trois personnes dont 2 équipes venues de la ville de Daloa (une ville de l’intérieur du pays) se sont affrontées pour les places en finale. Par une succession de phases éliminatoires, deux équipes se sont magistralement démarquées du lot. Il s’agit de l’équipe « Assemblée des Etats parties » et de l’équipe « ESK », toutes deux venues de la ville des antilopes – Daloa.

Plus qu’un trophée, gagner le prix de la réconciliation nationale

Organisée le jour de la commémoration des 20 ans du Statut de Rome, la finale du concours a vu la présence de M. Nouhoun Sangaré, Représentant/chef de bureaux de la Cour Pénale Internationale en Côte d’Ivoire et au Mali. Cette activité a été pour lui l’occasion de féliciter le Centre ESD pour l’initiative prise et souhaiter un partenariat durable pour toucher un grand nombre de jeunes dans le milieu universitaire.

A l’issue d’un match âprement disputé, l’équipe dénommée « Assemblée des Etats parties » s’est vue couronnée du sacre de champion du concours pour l’édition 2018. Elle a eu droit à un trophée, trois ordinateurs portables, des livres, des t-shirt et 3 mois de stage au Centre ESD.

Mais bien plus que des récompenses, comme l’a rappelé au terme du concours et en guise de conclusion M. Arsène Konan, Directeur Exécutif du Centre ESD, « le concours génies en herbe dénommé Open Rights est aussi une occasion d’aborder les questions de justice internationale afin de décrisper l’atmosphère autour des procès qui se tiennent à la Haye et contribuer à la réconciliation nationale en Côte d’Ivoire ».

Pour rappel, l’ex Président Ivoirien Laurent Gbagbo et son Ministre de la Jeunesse Charles Blé Goudé comparaissent à la CPI. Ils sont accusés de quatre chefs de crimes contre l’humanité perpétrés dans le contexte des violences post-électorales de 2010-2011 en Côte d’Ivoire.

Le résumé des activités du projet en Image. Félicitations à tous les participant(e)s !


Au football, trop d’enjeux tuent le jeu

Dans les dictatures, l’enjeu fait le jeu. Car le sport est détourné pour servir comme un outil de propagande. Une simple compétition sportive telle que la coupe du monde de football 2018 en Russie peut devenir une véritable affaire d’Etat. Le retour à la maison sans l’ombre du prestigieux trophée peut être interprété comme une grande trahison. À grande trahison, terribles châtiments exemplaires. Quelle honte !

Le football, outil de propagande des dictatures

Dans les régimes autocratiques, tout est pris ‘’très très très’’ sérieusement. Il faut tout et bien faire, comme si sa propre vie en dépendait. Et ce n’est pas qu’une métaphore. Se faire éliminer à la phase de poules du mondial 2018 en Russie, par exemple, peut déclencher le courroux des dieux.

Les dieux, ce sont ces hommes d’Etat autoritaires dont la passion pour le sport n’a d’égal que leur folie narcissique, totalitaire et leur rêve d’hégémonie mondiale. Pour eux, l’occasion d’une compétition sportive nationale ou internationale a un intérêt politique démesurément grand. C’est une tribune pouvant servir la cause de diffusion de l’infecte philosophie de leurs régimes haineux vis-à-vis des droits humains. Voilà un exemple concret, lu sur Vice Sports :

« (…) La dictature [espagnole de l’ère Franco] s’est assurée d’estomper les valeurs propres au sport pour les substituer par celles du régime. L’éducation physique est ainsi devenue une méthode de propagande en plus, un moyen d’atteindre le fameux citoyen « parfait » de la philosophie fasciste classique – « l’homme fonctionnel » de Mussolini ou le « surhomme » hitlérien, avec toujours dans le tas la composante ethnique. Au moyen d’outils comme le Front de la Jeunesse, la Section Féminine et le Syndicat Espagnol Universitaire, le sport s’est plus orienté vers la préparation de potentiels membres de l’armée ou de la Phalange que vers la formation d’individus sains. »

Les joueurs punis, humiliés, torturés

Quand les enjeux sont hyper élevés, la désillusion est comme un coup de poignard de Judas. Alors, forcément, voir ces athlètes ou son équipe nationale de football rentrer prématurément et sans la récompense suprême fâche. Ainsi, comme souvent, quand un autocrate est mécontent, les conséquences se ressentent dans la chair du ou des concerné(e)s. En effet, les exemples foisonnent, même dans l’histoire récente.

    • Deux jours et deux nuits à la caserne : en Côte d’Ivoire, les joueurs de l’équipe nationale de football ont été mis au pas à la suite de l’élimination en phase de poules à la CAN 2000. Le général aura ces mots durs : « La prochaine fois, vous resterez pendant la durée de votre service militaire, c’est-à-dire dix-huit mois, et nous allons vous mettre en treillis. (…) A bon entendeur, salut !». A lire dans Libération
    • Goulags ou travaux forcés : en 2010, en Corée du Nord, l’élimination de l’équipe nationale de football au premier tour du mondial a fait des victimes. Convoqués au Palais du dirigeant de l’époque Kim Jong-Il, les joueurs auraient été humiliés. L’entraîneur, lui, aurait eu moins de chance. On le dit transféré dans un camp de travail forcé pour « trahison de la confiance de Kim Jong-Il », rapporte le Parisien.
    • Torture de sportifs : Dans les années 1990, Uday Hussein, le fils aîné de Saddam Hussein, est en charge de l’équipe nationale d’Irak de football. A chaque contre-performance, l’équipe et son staff sont emmenés en séjour à Al Radwaniyah, une prison tristement réputée. En effet, la torture de prisonniers y était pratiquée. Uday Hussein en personne aurait participé à certaines de ces séances. Plus d’infos dans The Guardian.

Au Burundi, le président Pierre Nkurunziza fait arrêter des immigrants congolais après un match de football. Reportage de RFI.

Le sport doit être au service d’un but positif

Cette année, la plus haute compétition du football mondial se tient en Russie. Sur cette terre, plusieurs sportifs ont aussi ‘’bavé’’. En effet, dans les années soviétiques, les frères Starostine, footballeurs du Spartak Moscou, ont été envoyés au Goulag.

L’affaire du dopage d’athlètes russes aux Jeux olympiques ne finit pas non plus de faire jaser et d’inquiéter. Certains spécialistes dénoncent un vaste système de dopage institutionnalisé tandis que d’autres y voient une similitude avec les pratiques fascistes.

Alors, vu la qualification au mondial d’équipes dirigées par des gouvernements autoritaires et les suspicions de retour aux périodes sombres du sport, il y a lieu d’interpeller. Que les dirigeants du monde sachent que le sport est avant tout à considérer comme un jeu. Il doit être tenu loin des guéguerres politiques, car les compétitions sportives sont une occasion de célébrer l’amitié et la fraternité entre les peuples. C’est un moyen de démontrer notre humanité. Tout au plus, le sport pourrait servir la cause d’un but politique positif : celui d’unir et de contribuer à la paix entre les Hommes.

Vive le sport, vive la fraternité, vive l’esprit fair-play !

« Dans la considération dont [les peuples] jouissent à l’étranger, les performances sportives entrent pour une proportion non-négligeable. » Léopold Senghor, 1961.

« Nous devons construire la nation… Je prendrai un soin jaloux à faire en sorte que tout parte du sport. » Joachim Bony, ministre ivoirien de la Jeunesse et des Sports, mars 1966.


Côte d’Ivoire au Mondial 2006 : jouer collectif dans un pays divisé, quand le football fédère

En Côte d’Ivoire, qui ne se souvient pas de la mémorable qualification des Eléphants au mondial 2006 ? Pour la première fois de son histoire, la bande à Didier Drogba obtenait son ticket pour la coupe du monde de football ! La Côte d’Ivoire vivait alors une grave crise politique mais le sport est fédérateur et cette qualification a rassemblé le peuple ivoirien malgré les graves tensions entre le nord et le sud du pays. Retour sur cet événement qui restera dans l’Histoire ivoirienne non seulement sur le plan sportif mais aussi le plan politique.

Une qualification au mondial de football mémorable

4 septembre 2005 : avant-dernière journée des éliminatoires, la Côte d’Ivoire accueille à Abidjan le Cameroun en match retour. Si l’équipe ivoirienne remporte le match, elle est qualifiée d’office pour la coupe du monde en Allemagne. Tous les pronostics sont en sa faveur. Malgré cela, quelques illuminés appellent à la méfiance vis-à-vis de l’équipe Camerounaise, expérimentée et non sans talents.

Dans le pays tout entier, c’est la fête avant l’heure. Du nord au sud, malgré la rébellion armée qui divise le pays, on s’unit autour du drapeau ivoirien. À la télévision nationale, Didier Drogba et ses compagnons promettent de ‘’mouiller le maillot’’. Samuel Eto’o, leur affectueux beau-frère, garantit que les Ivoiriens dormiront à 17 heures, allusion faite à une victoire Camerounaise.

15 heures, le coup d’envoi du match est donné. Galvanisée par un stade Félix Houphouët-Boigny archi-comble, l’équipe ivoirienne se sent pousser des ailes et se met à découvert. Les Lions indomptables du Cameroun, maîtrisant assez bien la pression de ce genre de rencontre, en profitent pour ouvrir le score. Dès lors, les Eléphants de la Côte d’Ivoire ne cesseront plus de tenter de rattraper leur retard.

Malgré un Didier Drogba survolté par la présence de José Mourinho (son entraîneur à Chelsea) dans les tribunes, ses deux épileptiques buts seront insuffisants. Le match s’achèvera sur le score de 3 à 2 pour les visiteurs. Et le pays s’endormira bien trop tôt ce jour-là.

Mais tout n’était pas encore perdu. Pour acter la qualification de l’équipe ivoirienne au Mondial, il fallait qu’une difficile probabilité se réalise. A la dernière journée des éliminatoires, le Cameroun fait face à L’Egypte et doit être tenu en échec sur sa pelouse. La Côte d’Ivoire, elle, doit remporter à l’extérieur sa confrontation.

Et bien, aussi improbable que cela puisse paraître, c’est ce qui arriva trait pour trait. Le Cameroun a été tenu en échec par les Pharaons et ne verra jamais l’Allemagne (pays organisateur en 2006). La Côte d’Ivoire toute entière est aux anges. Elle se permettra même de rêver à la paix.

Le sport, un vecteur de la paix

Du sport à la paix, il n’y a qu’un pas. Devant la liesse générale en Côte d’Ivoire, l’équipe ivoirienne a fait une chose inattendue : dans une vidéo, les joueurs se sont tous mis à genoux et ont appelé à la réconciliation et à la paix en Côte d’Ivoire.


Le jour où la Côte d’Ivoire s’est qualifiée pour le Mondial 2006, Téléfoot

 

A cette époque-là, les tensions politiques étaient encore très vives. Une année plus tôt, une tentative de reconquête du territoire national par l’armée régulière avait échouée. Le pays restait donc coupé en deux : le sud tenu par les Forces armées nationales de la Côte d’Ivoire (FANCI) et le nord tenu par les Forces armées des Forces nouvelles (FAFN)

Novembre 2004 marque un changement net de ton dans le conflit ivoirien. La mission des soldats français consistait à faire respecter le cessez-le-feu en application des accords de paix. Mais le 4 novembre, les bombardiers Sukhoï de l’armée ivoirienne (Fanci) bombardent les positions françaises de l’opération Licorne à Bouaké. Quelques heures plus tard les autorités ivoiriennes expriment leurs regrets en affirmant que les bombardements ont atteint par erreur les cibles françaises. Quelques heures plus tard, les deux avions bombardiers Sukhoï 25 revenus au sol à l’aéroport de Yamoussoukro après leurs attaques, sont immédiatement détruits par les forces françaises.


Bombardement de Bouaké. Vidéo de « Jeune Afrique » sur Dailymotion

Dans la ville d’Abidjan la tension monte. Le 9 novembre, l’armée française, force impartiale en Côte d’Ivoire, s’était sentie contrainte à intervenir en plaidant la « légitime défense élargie » dans le cadre de la protection et de l’évacuation des ressortissants français de Côte d’Ivoire. A Abidjan, encerclée par des milliers d’Ivoiriens en colère, les soldats français ouvrent le feu sur la foule. Plusieurs dizaines de morts et de blessés seront enregistrés. Dès lors, une ambiance de quasi-guerre règne dans tout le pays, les tensions sont extrêmes.

Dans cette atmosphère délétère, le football a réussi l’exploit de redonner de l’espoir à tout le pays, au sud comme au nord, dépassant tous les conflits. Autour du ballon rond, les Ivoiriens oubliaient la réalité quotidienne et commentaient chaleureusement chaque sortie des Eléphants. L’Ivoirien du Nord et celui du Sud regardait ensemble la télévision. Le Français et l’Ivoirien se chahutaient de nouveau à l’issue d’un match amical France – Côte d’Ivoire.

Tous ces événements attestent que le sport est fédérateur, c’est un moyen extraordinaire de promotion de la paix. Il abaisse tensions et conflits et lève les barrières géographiques et sociales. C’est un puissant outil de partage des idéaux de fraternité, de solidarité, de non-violence, de tolérance et de justice. En témoigne la récente détente politique entre la Corée du Sud et la Corée du Nord lors des Jeux olympiques d’hiver de Pyeongchang.

Ainsi, pour le Mondial de football qui s’ouvre le 14 juin 2018 en Russie, je souhaite une chose en particulier : que cette fête du football mondial apporte les prémices de la réconciliation et de la paix dans les pays divisés. Particulièrement au Sénégal, au Nigéria et dans tous les pays qualifiés qui vivent une situation similaire à celle qu’a connue la Côte d’Ivoire.

Football, unité et réconciliation !


Comment vous réconcilier avec votre collègue de travail à la suite d’un conflit

Si vous vous êtes amouraché de votre sympathique collègue de bureau, et si vous n’avez d’yeux que pour cette belle personne, alors là désolé, je risque de vous décevoir assez vite.

Mon présent article ne va pas traiter de « comment conquérir l’amour de votre collègue de travail », non. Il va aborder la question complexe des conflits entre collègues. Ainsi, après un couac, une discussion houleuse sur des questions professionnelles, voire un vrai conflit, il est très souvent difficile de se rapprocher à nouveau de ce/cette collège sympa que l’on porte en estime mais qui est désormais en froid avec vous.

Je propose des clés simples pour résoudre le problème en prenant comme base mon expérience personnelle et mes lectures ici et là. Un peu comme un expert en cœurs blessés, j‘ai dressé 5 clés infaillibles pour reconquérir sa/son collègue de travail !
Bon, vous l’aurez deviné, je ne fais qu’une adaptation des techniques utilisées pour les relations amoureuses, mais bien adapté, ça peut vraiment marcher !

  1. Silence radio : prenez de la distance

Après une grosse dispute professionnelle avec une personne que vous respectez comme collègue, il est bien de faire silence. Il s’agit de prendre de la distance avec la personne pour lui laisser le temps de digérer sa colère. Et vous aussi, profitez de ce moment pour réfléchir à votre part de responsabilité dans la cause de la dispute. Car la responsabilité dans un tel cas de figure est toujours partagée. Trois jours de silence radio seraient un temps raisonnable avant de passer à la phase 2.

  1. Technique de la lettre manuscrite

Ici, il ne s’agit pas de rédiger une si longue lettre pour se faire comprendre et justifier chacune de ses positions. Il s’agit de faire intervenir, avec comme moyen la lettre, une tierce personne pour la résolution du problème. Cette personne doit être respectée et appréciée autant de vous que de votre collègue.

Elle doit avoir la capacité de recul vis-à-vis du problème et une nature à rechercher la conciliation. Généralement, on recommande de vous adresser à votre supérieur hiérarchique. Cependant, je préconise de régler le problème comme des grands sans l’implication d’un supérieur. Cela montre davantage votre volonté de résolution pacifique du problème sans que vous ou votre collègue ne soit négativement touché.

  1. La résurrection : revenez avec une meilleure version de vous

Cette étape suppose qu’un intermédiaire a réussi à désamorcer les tensions entre votre collègue et vous. Généralement, le médiateur expose clairement les attitudes qui ont créé des tension et des frustrations de part et d’autre. Cette médiation vous conduira à plus de recule vis-à-vis de ce genre de situations.

Ensuite, il s’agira pour vous de reprendre contact (tout en douceur) avec votre collègue. Soyez simple, sérieux, calme et ayez un timbre de voix qui témoigne une volonté de ne plus frustrer quiconque. Adressez-lui la parole uniquement pour des questions strictement nécessaires dans le cadre du travail. Ne vous irritez plus si votre collègue semble persister dans son énervement. Soyez conciliant ! Affichez une meilleure version de vous : vous mais mieux que ce que vous étiez auparavant !

  1. L’arme fatale : faites sourire votre collègue

« Un sourire est la plus courte distance entre deux personnes » Victor Borge.

Pour définitivement tourner la page des frictions, il vous faut impérativement obtenir un petit sourire de votre collègue. Bien sûr, cela est d’autant plus important si vous aviez toujours eu une relation proche avec votre collègue. Mais je pense que faire sourire n’importe qui apporte du bonheur dans les relations. Mais attention, n’en faites pas trop, et pas tout le temps.

Essayez d’obtenir le sourire de votre collègue de manière indirecte, c’est plus facile pour commencer. Racontez par exemple une bonne blague à un(e) autre personne en présence de ce collègue. S’il / elle sourit, même retenu, vous avez été pardonné ! On peut alors passer à la dernière étape.

  1. Pensez à votre développement personnel

Eh, oui, on revient à ce thème d’actualité. Pensez à développer vos relations interpersonnelles. Parce qu’avant de transformer son environnement, il faut d’abord opérer une transformation intérieure.

Votre collègue n’est pas forcément la seule personne affectée par votre agissement. Il se peut que bien d’autres personnes en aient été, de loin ou de près, des victimes. Elles pourraient avoir des idées préconçues sur vous et vous ‘’pourrir’’ les relations professionnelles.

Apprenez donc la maîtrise de soi et la tempérance. Privilégiez le tête-à-tête pacifique dans un cadre paisible. Essayez de trouver le meilleur moment, où votre collègue sera détendu. Un moment de relaxation morale et intellectuelle sera plus facile pour aborder la situation fâcheuse. Pensez à réviser les techniques de gestion de conflit en équipe. Tout cela vous aidera à mieux gérer ce genre de situations à l’avenir.

Voilà donc mes cinq clés supposées infaillibles que je me suis dressées intérieurement. Reste maintenant à les appliquer : demain, dès les premières heures de ma reprise de service !

GESTION DES CONFLITS : La gestion de la colère par l’Institut François Bocquet


Aïcha, la Lara Croft noire : passion pour l’archéologie

Le sujet de l’archéologie que je m’apprête à aborder me trottait dans la tête depuis longtemps. Et à dire vrai, mon intérêt pour cette discipline n’est pas un fait anodin. Il part de ma rencontre avec une jeune demoiselle lors d’une illustre formation organisée par la fondation allemande Friedrich-Ebert-Stiftung.

Aïcha Touré, la Lara Croft Africaine

Avant de parler de mon héroïne du jour, faisons un constat. En Côte d’Ivoire, l’archéologie est une discipline très peu connue. Dans les choix de carrière, quasiment personne n’a à l’esprit d’en faire sa profession future. On préfère se tourner vers les métiers les plus en vue de la société. Et, dans les médias, on ne traite presque jamais du sujet de l’archéologie. Ce qui évidemment n’aide pas à susciter plus d’intérêt pour la discipline.

Moi aussi, j’ignorais que l’archéologie était enseignée dans mon pays et que des fouilles étaient régulièrement menées par des équipes ivoiriennes. Mais ça, c’était avant que je ne côtoie celle que j’ai nommé la Lara Croft Africaine.

Aïcha Touré, du haut de ses 1 mètre 69, me faisais penser à l’héroïne du jeu vidéo de mon enfance : Tomb Raider. Cela, autant pour sa silhouette athlétique et sa beauté africaine sempiternelle que pour son intelligence, sa détermination et sa passion pour l’archéologie. Un peu comme Lara Croft, elle parcourt le pays et l’Afrique subsaharienne en quête des précieuses reliques du passé. Car selon elle, « pour comprendre le présent et mieux appréhender l’avenir, il faut d’abord connaître le passé ».

Son accoutrement sur ses terrains de recherches est typique de l’archéologue des fictions : chapeau, chaussures fermée, gants et vêtements couleur sombre. Sa besace est, elle aussi, spéciale. Elle est remplie de petits outils de fouille: pinceaux, sécateurs, mètre, matériel de dessin, sachets zippés, etc.

Le 16 Avril 2018, devant ses pairs, Aïcha exposait le résultat de ses fouilles sur le thème de « L’art de la terre cuite à Korhogo/Côte d’Ivoire du XVIIIe siècle à nos jours ». Son brillant travail a été sanctionné du doctorat d’Etat. Elle est une fierté pour l’archéologie en Côte d’Ivoire.

l'archéologie une passion pour Aïcha
Crédit photo : Kra Ferdinand

L’archéologie, une discipline à pertinence sociale indéniable

La passion d’Aïcha interroge pour moi l’importance réelle de l’archéologie dans une société, surtout africaine. Souvent négligée et reléguée au second plan, l’archéologie permet de reconstituer l’origine, le développement et les activités de l’homme. Ainsi, par la découverte des traces d’un passé enfoui, elle permet d’éviter de répéter les erreurs d’antan.

Une autre utilité de l’archéologie, particulièrement intéressante pour l’Afrique, est qu’elle permet le rétablissement de la vérité historique. On le sait, de multiples idées fausses ont été injectées dans l’histoire contemporaine pour satisfaire des ambitions racistes et impérialistes. Au moyen donc de découvertes archéologiques et plus encore, l’on a pu ainsi faire taire les détracteurs d’une Afrique civilisée. Les travaux de Cheikh Anta Diop sur l’antériorité des civilisations nègres est un exemple éloquent.

Extraits de discours de Cheikh Anta Diop, un afrocentriste de la première heure.

Enfin, en passant, notons que les découvertes archéologiques peuvent avoir des retombées économiques importantes. Aujourd’hui, nul n’ignore que chaque site de découverte ou d’exposition archéologique devient systématiquement un lieu de pèlerinage pour touristes. Partant de ce fait, de multiples emplois peuvent se créer.

Les quelques raisons ainsi dressées démontrent toute la nécessité de protéger les découvertes et les sites archéologiques. Car, ils constituent une richesse culturelle pour l’humanité entière.

De la nécessité de protéger notre patrimoine culturel

Ces dernières années, plusieurs sites historiques ont été victimes de graves détériorations par des groupes armés. Il en est ainsi, du site de Palmyre en Syrie ou des mausolées à Tombouctou au Mali. Heureusement, d’ambitieux projets de restauration sont achevés ou en cours de réalisation, une fois les insurgés chassés.

Ces incidents doivent donc obliger à la prise de mesures strictes de protection. Au plan international, il faut arrêter et juger les hauts commanditaires des actes de destruction. A ce sujet, la condamnation par la CPI d’Ahmad Al-Faqi Al-Mahdi est un signal fort et une initiative à rééditer. Il faut en outre, penser à définir un seuil critique autorisant de facto une intervention préventive de l’altération des sites historiques.

Au plan national, les Etats africains comme la Côte d’Ivoire devraient prendre des mesures spécifiques pour encourager les recherches archéologiques. Il faut penser à insérer des études archéologiques complémentaires à l’étude d’impact environnemental et social avant tout grands travaux. Egalement, il faut penser à la création de laboratoire archéologique pouvant servir de musée spécialisé. Il faut enfin prendre des lois spéciales protégeant les sites archéologiques et leurs découvertes. Ceci, sans toutefois oublier de promouvoir dans les médias les travaux scientifiques locaux.

Le 17 août 2017, la CPI prononçait ainsi une ordonnance de réparation et au dédommagement des victimes de la destruction des mausolées de Tombouctou. Le montant de la réparation s’élève à 2,7 millions d’euros.


Petites astuces de geek pour assurer sa cyber sécurité

Vendredi 4 mai, à Abidjan / Côte d’Ivoire, la Friedrich Nauman Stiftung a réuni une vingtaine d’acteurs du web ivoirien. Objectif de la rencontre : apporter les outils nécessaires à l’optimisation de blogs et à l’écriture web. A cette même occasion, on a pu découvrir des petites astuces permettant de renforcer sa cyber sécurité.

Ce dernier thème a particulièrement attiré mon attention, en effet, les conseils donnés sont utiles à connaître, notamment si l’on veut faire face à un Etat dont la préoccupation essentielle est de restreindre la liberté d’expression de ses citoyens (voire bien d’autres droits encore).

Astuces de geek pour assurer sa cyber sécurité

Cyriac Gbogou, influenceur du Web ivoirien a animé l’une des deux formations de la journée. En tant que professionnel du domaine de la sécurité web, son intervention a été des plus pratiques. Je retiens et je partage ici quelques astuces pour mieux se protéger.

De nos jours encore, très rares sont les personnes qui sont sur internet sans avoir de compte email. Et bien souvent, ces comptes sont la première chose piratée en vue de recueillir le maximum d’informations. Elles sont donc la cible privilégiée des attaques des pirates informatiques.

Le site hacked-emails.com vous permet de savoir en un clic si vous avez déjà été victime de piratage ou d’une tentative de piratage. Deux cas de figure sont possibles, soit vous n’avez jamais été piraté et le site affichera « Congratulations! We found no entries… », soit vous avez été victime de piratage ou d’une tentative de piratage, le site indiquera alors le nombre de fois et les sources du problème dans un tableau.

Selon le formateur, pour chacune de ses plateformes web (notamment emails et comptes sur les réseaux sociaux), il est utile d’avoir une clé de sécurité. La clé de sécurité ne doit pas être facilement envisageable et doit être changée régulièrement. Il faut aussi avoir recours à différentes clés de sécurité pour chacune de ses plateformes.

Par exemple pour les mots de passe, il est préférable qu’ils contiennent des lettres minuscule, des lettres majuscule, des chiffres et des caractères spéciaux (?, !, @, #, …). Mais devant la complexité de son mot de passe, on pourrait l’oublier. Dans ce cas, il est aussi recommandé d’utiliser son numéro de téléphone pour la récupération d’une clé d’accès éventuels.

Une fois créé, testez sa fiabilité avec le site proposé : il évalue en temps (secondes, minutes, heures…) la difficulté pour un pirate à cracker votre mot de passe !

  • Cryptez certaines de vos conversations en ligne

Dans certains pays africains, il est difficile de s’exprimer librement sur les sujets d’intérêt national. Le risque est en effet élevé de se faire écrouer pour des incriminations fourre-tout, comme par exemple l’atteinte à la sûreté de l’Etat.

Face à cela, il existe des moyens connus pour échanger librement et de manière fiable en ligne. Notre formateur a proposé l’utilisation de certains outils. En premier lieu, il est possible d’utiliser www.mailvelope.com pour crypter ses courriels. Whatsapp permet de sécuriser vos conversations dans ses paramètres. Telegram et Signal Private Messenger sont quant à eux des outils dédiés à la conversation privée sécurisée.

Mais ce qu’il faut retenir, rappelons-le, c’est que la sécurité à 100% n’existe pas, et encore moins concernant les questions numériques. La meilleure sécurité est tout simplement de faire preuve de vigilance et de responsabilité en ligne. Ainsi, je pourrais penser comme Lucrece : « Plutôt que de choisir l’application la plus sécurisée, il est préférable de faire attention à ce qu’on échange en ligne ». Mais, la facilité de communication qu’offrent les médias sociaux nous oblige souvent à partager des informations sensibles.  Il est donc toujours utile de connaître de petites astuces permettant de garantir un minimum de sécurité de nos données.

Et n’oublions pas que la violation du droit à la sécurité est une porte ouverte à la violation de nombreux droits humains. Connaître les astuces pour protéger sa sphère privée, c’est proclamer et défendre le respect de ses droits. Parce que, pour moi, tout le monde a le droit de communiquer librement et en toute sécurité.

Vidéo éditée par l’Agence Tunisienne (ANSI).